Jean-Pierre Saintenois

Jemappes, 1933 - Ghlin, 2004

Après l'obtention de son diplôme d'architecte et d'urbanisme de l'École supérieure d'architecture Saint-Luc à Tournai en 1957, Jean-Pierre Saintenois reçoit le prix Godecharle, en 1961, pour un projet de cité de cinq mille habitants et fonde son bureau deux ans plus tard. 

Engagé dans la profession, il est appelé, en 1968, à la présidence de l'Association des architectes de l'arrondissement de Mons, puis élu au Conseil de l'Ordre des architectes du Hainaut, dont il sera vice-président de 1971 à 1972. Aux côtés de la production d'habitations individuelles, il se tourne très tôt vers la commande publique en obtenant trois commandes d'importance à Ghlin : l'école primo-gardienne (1959), le home pour jeunes aveugles (1963) et le home Princesse Paola pour les aveugles âgés (1964). Influencé par le modernisme, proche de Victor Bourgeois avec lequel il collabore en 1961, il affirme son écriture personnelle en introduisant l'oblique, dès 1972, dans sa deuxième maison personnelle, toujours à Ghlin, et en y désarticulant le volume. 

Les années 1980 marquent un nouveau tournant dans sa pratique architecturale. En se lançant dans l'étude pour la réhabilitation des bâtiments du Conservatoire royal de musique de Mons (1982), il travaille pour la première fois sur un bâtiment existant. Il y trouve de nouvelles références dans le sillage de l'évolution postmoderne de la pensée architecturale, ancrée dans la tradition en Wallonie, pour élaborer ses typologies et définir les détails qui teinteront sa production jusque dans les dernières années. Ce projet sera primé en 1987, à la fois par la Biennale mondiale d'architecture et par le prix Europa Nostra.

Il signe également à Mons la première rénovation de la caserne Major Sabbe, réaffectée en école supérieure (1992) et du Mundaneum (1997), participant ainsi substantiellement à la rénovation de Mons. C'est également en 1980 qu'il commence à cosigner sa production, avec Luc Delplace d'abord, puis avec Olivier Verdique (à partir de 1991). Dans les années 1990, sa carrière devient internationale. Avec la réhabilitation et l'extension de la maison communale de Wasmes (1991), il gagne plusieurs prix à l'étranger, alors qu'à Prague, il réhabilite, en 1991, le palais Oettingen, primé par le maire de Sofia en 1997, et y aménage une galerie commerçante (1992). 

Audrey Contesse