Cette maison est un témoignage d'une mouvance de l'architecture moderne belge de l'immédiat après-guerre qui utilise des matériaux locaux et traditionnels dans un projet dessiné selon les principes d'avant-garde. Implantée sur un coteau dominant la Meuse, elle profite d'une vue privilégiée et d'un ensoleillement rationnel. Composée d'un volume parallélépipédique à toiture plate et encaissée dans la pente du terrain, la maison s'accompagne d'une rampe d'accès extérieure placée sur la façade nord. La construction utilise des murs porteurs : les pignons et le niveau inférieur sont en moellons de grès de la Meuse laissés apparents, tandis que ceux longitudinaux de l'étage sont en blocs d'agglomérés isolants enduits. Les ouvertures correspondent aux fonctions des pièces et animent les façades par leur variété. À l'origine, les châssis en bois sont polychromes (rouges, verts et blancs). Le rez-de-chaussée est utilisé par un garage et des locaux de services alors que l'ensemble des pièces de vie se situe à l'étage pour profiter des vues et de la lumière. Le plan rationnel et compact se caractérise par de nombreux équipements intégrés à la construction le long des circulations et d'un grand espace de séjour ouvert vers le sud et l'ouest, prolongé par une terrasse qui permet de descendre vers le jardin. Fils du sculpteur cubiste français Henri Laurens et proche des milieux artistiques parisiens, l'architecte réalise ici une œuvre qui montre une filiation avec les recherches de Le Corbusier, mais aussi ses qualités de constructeur.
Maurizio Cohen
Sources |
---|
«Villa à Wépion» dans Architecture, n° 6, 1952, p.192. |
J. Lagae & D. Laurens, «Claude Lourens architecture, projets et réalisations de 1934 à 1971» dans Vlees & Béton, n° 53-54, p.74-77, 282-283. |
Patrimoine architectural et territoires de Wallonie, Namur, Wavre, Mardaga, 2011, p.478 |
Archives communales de Namur. |