Église du Christ-Ressuscité
Jalon XX

Eglises ou apparenté

1954 - 1958 1954 - 1958 1954 - 1958

Au cœur d’une région marquée par une forte présence d’activités industrielles – forges de Clabecq, filatures Fabelta, briqueterie Champagne, atelier de locomotives Brenta –, cette église est un repère pour le quartier en raison de sa position et de son rôle social. 

Les études sont confiées à un architecte suisse, auteur de nombreuses églises dans son pays natal. Il s’agit d’une réalisation qui, par sa disposition, anticipe les réformes que le concile Vatican II (1962-1965) va introduire pour les aménagements des lieux de culte. Le plan est circulaire, et tout converge vers l’autel placé près du centre, éclairé par une lumière zénithale. De cette façon, la communauté des fidèles se dispose autour, en arc de cercle. 

Le corps principal du bâtiment est en briques et la toiture, légèrement inclinée, est une prouesse technique de l’époque. Réalisée avec une fine couche de béton coulée d’un seul tenant, elle est supportée par douze appuis en référence aux apôtres. Les points de contact sont très réduits et la surface interne voûtée génère des lunettes courbes qui permettent à la lumière naturelle d’éclairer l’espace. Cette solution allège la dalle de toiture qui semble flotter sur la salle. 

L’aspect aérien est accentué à l’extérieur par des minces voiles de béton qui entourent le corps principal et protègent les accès et les volumes annexes. Le clocher en béton brut est détaché et s’élance en contraste avec la figure cylindrique du volume principal. À l’intérieur domine une ambiance sobre où les matériaux s’affichent : la brique de la région pour les parois, la pierre bleue de Soignies bouchardée pour l’autel et les fonts baptismaux, en dalles lisses pour le revêtement de sol, le hêtre pour l’ensemble des boiseries, les vitraux des petites baies en saillie, les frises lumineuses, le fer du Christ en croix, le cuivre des bougeoirs et des lampadaires. 

Les sas d’accueil sont vitrés et entourent une abside circulaire en briques où se situent les fonts baptismaux. Des pare-soleil verticaux en béton protègent les entrées, filtrent la lumière et accentuent le contraste avec le volume courbe. De part et d’autre de la salle principale, deux volumes bas se prolongent avec la chapelle et la sacristie, d’une part, et, de l’autre côté, des locaux de réunion. 

Maurizio Cohen