Maison Goffin-Bovy
Jalon XX

Habitation unifamiliale

1941 1941
Réalisé

Issu d'une famille de négociants spécialisés dans la vente d'articles de décoration, le commanditaire décide, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, de faire construire une habitation sur les hauteurs de Tilff. Sans hésiter, il confie la commande à Pierre Rousch. Les deux hommes se connaissent bien : quelques années auparavant, il lui avait demandé de dessiner sa villa de vacances à Oostduinkerke. L'architecte avait alors réalisé une petite construction en béton s'inscrivant dans la ligne pure des modernistes. Plus tardive, la villa de Tilff s'inscrit dans un modernisme qui s'est assagi. Le programme comprend l'habitation unifamiliale ainsi qu'une conciergerie en annexe. L'architecte oriente tous les espaces de vie vers le sud, de sorte que la façade nord est presque entièrement aveugle. Au rez-de-chaussée, outre les espaces traditionnellement dédiés aux activités de jour, l'architecte dispose la chambre des parents, une salle de gymnastique, une salle de bains ainsi que le garage. Les pièces sont largement éclairées, en particulier la salle à manger percée d'une longue baie en bandeau. Outre une chambre pour des invités, l'étage est, quant à lui, entièrement réservé aux enfants, doté d'une salle de bains, d'une grande salle de jeux, ainsi que de trois chambres, chacune ouverte sur un balcon. Au niveau des matériaux, l'architecte privilégie des produits modernes : structure en béton armé, châssis métalliques de type Soméba ainsi que des briques de verre qui auraient été récupérées lors de la démolition de pavillons de l'Exposition internationale de Liège en 1939. Pour les façades, l'architecte abandonne l'enduit blanc pour revenir à un langage plus vernaculaire. Il utilise la brique jaune, qu'il associe à des plaques de schiste pour souligner l'horizontalité de certains murs et renforcer l'assise visuelle du bâtiment. L'utilisation de ce matériau évoque le travail de Léon Stynen dans le parement de la façade du casino de Chaudfontaine en 1939. Le jeu des volumes, remarquable de simplicité, fait de cette construction l'une des plus belles villas modernistes de la vallée de l'Ourthe. 

Sébastien Charlier

Sources
Archives privées de Pierre Rousch.