Pont de Thuin

Remplaçant un pont métallique datant de 1925 et qui accueillait un tram touristique du réseau vicinal, le programme du nouvel ouvrage d'art est augmenté d'une voie de circulation lente dans le cadre de l'établissement d'une nouvelle liaison RAVeL (Réseau autonome des voies lentes en Wallonie) entre Lobbes et Thuin, portant ainsi les dimensions du pont à une largeur de 7,75 m pour une portée principale de 43,28 m. L'ouvrage étant situé à côté d'un pont de la SNCB, les architectes veulent alléger le dessin et clarifier la ligne supérieure. Ils proposent donc une structure basse constituée d'un caisson de forme trapézoïdale sous-tendu par des tirants, de part et d'autre duquel s'agencent, séparément et à des hauteurs différentes, les deux voies de circulation. Cette différence de hauteur de 1,20 m entre le tablier du vicinal et celui du RAVeL règle plusieurs problèmes. Elle sécurise et délimite visuellement le passage des usagers lents en contrebas par rapport au vicinal. Elle permet aussi au tablier du RAVeL de se prolonger sur les flancs des deux culées conservées et d'aller ainsi chercher le promeneur au niveau du talus pour lui éviter des efforts inutiles. Elle oriente, en outre, le regard du promeneur vers la Sambre, vue qui n'est d'ailleurs perturbée ni par l'ouvrage ni par les garde-corps minimalistes. Le platelage ajouré en bois massif, permettant l'écoulement des eaux, limite aussi, pour les bateliers, l'effet tunnel créé par l'épaisseur des deux ponts juxtaposés.

Claire Pelgrims