Station de Seraing 1

Stations de pompage

1934 - 1937 1934 - 1937
Réalisé

À la suite de la crue exceptionnelle et des inondations de 1925-1926, les pouvoirs publics (Administration des ponts et chaussées) entreprennent des travaux de régularisation de la Meuse, tandis que les opérations de démergement des communes en amont de Liège sont dirigées par l'A.I.D.E. À partir des années 1930, l'intercommunale réalise une quarantaine de stations de pompage principales (pour l'évacuation des eaux usées) et secondaires (pour contrôler la remontée de la nappe phréatique). Le système constructif repose sur une structure en béton leur permettant de résister aux affaissements et effondrements du terrain – résultat indirect de l'exploitation minière de la région et cause principale d'instabilité du système hydrogéologique – sans mettre en péril le fonctionnement continu des pompes. Hector Biefnot, responsable des travaux de la ville de Seraing et concepteur du démergement dans les années 1930, ensuite directeur-gérant de l'intercommunale, signe les premiers plans pour les stations de pompage. La station Seraing 1 révèle un langage assez sobre qui se conforme aux tendances contemporaines. L'édifice est marqué par la présence d'une tourelle, élément fonctionnel lié à la technique d'amorçage des pompes (voir aussi les stations Sclessin 13, 1932-1935 ou Tilleur 11, 1933-1936). Le choix du béton pour la façade ne possède aucune connotation radicale et ne souligne pas la destination strictement fonctionnelle de l'édifice, révélée par l'enseigne. Il est par contre mitigé par un dessin géométrique qui contribue à articuler simplement la composition, avec des pilastres aux accents Art déco entre les fenêtres et le couronnement sur lequel est placée l'inscription. Ce langage discrètement moderniste se retrouve dans d'autres stations de la même époque, parfois aux accents plus explicitement décoratifs : voir, par exemple, Seraing 2 (1933-1936), Sclessin 14 (1936-1938). Le programme des stations de pompage continuera après la guerre avec les contributions remarquables de Joseph Moutschen.

Sources
Sébastien Charlier, «Les stations de pompage du bassin liégeois, un patrimoine architectural méconnu» dans Les Nouvelles du Patrimoine, n° 105, juillet-août-septembre, 2004, p.41-43