Rockerill

Depuis son ouverture en 2005, le Rockerill est devenu l'un des marqueurs du renouveau urbain de Charleroi – vingt-cinq mille visiteurs annuels, trois cents artistes en résidence par saison –, conjuguant programmation musicale indépendante et appropriation culotée de l'un des hauts lieux de l'héritage industriel. Les Forges de la Providence écriront, en effet, ici une page majeure de l'histoire sidérurgique de Charleroi, entamée un siècle et demi plus tôt lorsque la famille Puissant, avec l'aide de l'industriel anglais Thomas Bonehill, décide d'y regrouper ses installations, à proximité du canal Charleroi-Bruxelles et du chemin de fer. Entièrement démantelé par les Allemands en 1917, le site est reconstruit en 1922, avant de connaître un coup d'arrêt définitif en 1983. Les grands bâtiments de bureaux sont alors démolis et font place à la ligne de métro léger M1-M2, avec arrêt « Providence » face aux derniers vestiges acquis en 2005 par un collectif d'amis et d'artistes pour en faire le Rockerill : trois salles de concert (250, 300 et 1 000 places), une salle coopérative de ferronnerie, des ateliers d'artistes (jusqu'à 15 personnes), un espace d'exposition et l'hébergement d'un label, le Rockerill Records. On accède au site par l'ancien hall d'entrée des Forges de la Providence, baigné de lumière naturelle (la « Cathédrale »). L'aménagement de la friche et son équipement ont été entièrement réalisés en autoconstruction par les trois acquéreurs du bâtiment, aujourd'hui animateurs du site. En 2010, les bâtiments qui accueillent leurs bureaux, contigus au complexe, sont sélectionnés parmi les six projets retenus pour Couleur carolo – qui se traduit par une mise en couleur des façades par les architectes de RESERVOIR A.