Résidence des Jardins

Dès les années 1960, la presse locale fait état de la situation désastreuse de l'habitat rue de Menin à Mouscron. C'est dans ce contexte qu'il faut voir l'opération de la Résidence des Jardins. L'objectif initial est de construire deux immeubles de nonante-neuf et cent trente-deux appartements, répartis sur onze niveaux. Un seul immeuble verra le jour. Il compte onze appartements à trois chambres, soixante-six à deux chambres, deux ayant une seule chambre, et vingt-deux studios. Cette opération marque l'entrée de la ville dans la modernité de l'après-guerre. Elle prend en compte quelques préceptes de l'urbanisme moderne, influencé en cela par la Charte d'Athènes. Il s'agit de garantir un nombre minimal d'heures d'ensoleillement pour le logis, de mettre en œuvre les techniques modernes pour élever des constructions hautes, et de libérer le sol en faveur d'espaces verts. Parallèlement, on y intègre commerces, bureaux, un restaurant et un supermarché. La perspective accompagnant le permis de construire permet d'évaluer l'ambition du projet : le supermarché en avant-plan, les deux immeubles, perpendiculaires l'un à l'autre, un auvent le long de la rue de Menin, suggérant la station-service, et une étonnante sculpture constructiviste montant la garde devant la rampe de parking du supermarché. La rue étant en pente, c'est le niveau du supermarché, attenant à la rue des Courtils, qui déterminera le niveau du rez-de-chaussée de l'ensemble. L'immeuble se pose en recul de la rue, laissant un espace généreux dédié à la voiture. Un parking important se situe sous et à l'arrière de l'immeuble, générant une dalle, en surplomb du jardin, face à une galerie couverte donnant accès aux circulations verticales ainsi qu'à deux appartements et quatre commerces.  La configuration des appartements à deux chambres est traditionnelle, le séjour et la cuisine étant orientés vers l'ouest et les chambres vers l'est. Les appartements trois chambres viennent clore la façade nord, décalant la cuisine pour offrir un séjour plus généreux. Deux studios avec de grandes terrasses viennent s'ouvrir du côté sud. L'équipement est résolument moderne : chauffage central, ascenseurs, vide-poubelles, antenne collective pour TV et radio, ainsi qu'un parlophone. Le supermarché se veut d'avant-garde. Un restaurant en libre-service se situe à l'étage, desservi par un double tapis roulant, unique en Belgique. Le magasin profite d'un double accès, rue de Menin et à l'arrière via la dalle-parking. Malheureusement, l'immeuble a subi de nombreuses altérations, le supermarché est laissé à l'abandon et la station-service a récemment disparu.