Ponts de l'Escaut (partie urbaine)

Du sud au nord de la ville, non compris le pont des Trous, sept ouvrages enjambent l'Escaut. La hauteur libre nécessaire à la navigation est bien entendu identique à celle en zone rurale, mais les solutions apportées sont différentes au vu du contexte urbain. Trois ouvrages se distinguent : la passerelle de l'Arche, la passerelle Notre-Dame et le pont de Fer. La passerelle de l'Arche se substitue à un pont détruit pendant la guerre et non reconstruit en son emplacement. Représentative du style « Expo 58 », elle est l'œuvre de l'architecte communal Michel Rucq. La solution retenue pour permettre le gabarit fluvial est celle d'un accès par escaliers, dont le nombre de marches a été réduit grâce à l'emploi de poutres précontraintes, réduisant fortement l'épaisseur du tablier. La passerelle Notre-Dame, mise en service en 1950 et portant sur 28 m, permet la traversée piétonne de l'Escaut lorsque le pont Notre-Dame est levé. Quoique soignée au niveau du fini du béton, elle est plus intéressante du point de vue de l'ingénierie que de l'architecture. Il s'agit, en effet, d'un exemple relativement précoce d'usage de béton précontraint. Le pont de Fer (un ouvrage métallique comme son nom l'indique) a été mis en service en 1954 et porte sur 33 m. La solution utilisée pour réduire l'épaisseur du tablier mérite l'attention. Ici, les travées d'extrémités ont été repliées pour servir de colonnes et former un portique. Cette solution, en déployant des rampes parallèlement à l'axe de l'Escaut, a résolu le problème d'accès au pont. Cet ouvrage constitue, en outre, le premier pont en acier soudé construit en Belgique après les déboires des ponts du canal Albert dans les années 1930. De manière générale, l'ensemble des ponts intra-muros a fait l'objet d'une préoccupation architecturale, le Service du bassin fluvial s'étant adjoint les services de l'architecte Raymond Moenaert. Dans le cas du Pont à Pont, l'architecte Henry van de Velde est intervenu dès le début des études, en tant que conseiller esthétique du Commissariat général à la reconstruction.

Michel Provost