Appelé aussi pont de Bornoville ou pont du Phénix, cet ouvrage, enjambant les voies de chemin de fer à l'extrémité sud de la gare de Mouscron, remplace un pont métallique de même portée construit au début du XXe siècle et détruit lors de la Première Guerre mondiale. Il s'agit d'un pont bow-string en béton armé à deux travées de 36 m de portée. Dans ce type d'ouvrage, le tablier est suspendu aux arcs supérieurs par l'intermédiaire d'éléments verticaux (ou suspentes), et les poussées aux pieds des arcs sont reprises par le tablier. Dans le cas présent, la grande largeur à la bas se des suspentes montre que celles-ci sont encastrées dans le tablier, assurant l'équilibre transversal de la structure supérieure. Cet ouvrage, réalisé par les entreprises Monnoyer de Bruxelles, témoigne d'une attention particulière à l'esthétique. Un grand soin a été apporté au dessin des piles et culées, des escaliers et des garde-corps, également en béton armé. Les trottoirs sont appuyés sur d'élégantes consoles. Des moellons incorporés marquent les arêtes des culées. Les surfaces ont été traitées de manière à rendre le granulat apparent, ce qui donne plus de force au matériau et permet de gommer les petites imperfections de coffrage. Le tablier est appuyé sur les culées par l'intermédiaire d'appuis métalliques permettant la libre dilatation de l'ouvrage.
Michel Provost