Collège du Christ-Roi
Jalon XX

Couvent ou apparenté Ecoles secondaires

1960 - 1965 1960 - 1965 1960 - 1965

Le programme de ce complexe prévoit de rassembler un couvent avec un collège en les articulant autour d’espaces communs. Le site choisi est un vallon de 7 ha boisé qui s’ouvre vers l’ouest. Ce paysage détermine la composition des volumes parallélépipédiques agencés à partir d’une trame orthogonale s’appuyant sur la déclivité. L’expression des façades alterne des surfaces en béton apparent coulé sur place à d’autres recouvertes de crépi. Le projet s'inspire directement du couvent dominicain de Sainte-Marie-de-la-Tourette à Éveux-sur-l’Arbresle, œuvre majeure de Le Corbusier terminée en 1959. La composition est basée sur Le Modulor, système conceptuel de l’architecte français, et des nombreux éléments et détails rendent la filiation explicite. La lumière naturelle sculpte les volumes et ajoute une trame graphique mouvante qui magnifie les pleins et les vides. Le programme se déploie sur cinq niveaux permettant d’isoler les fonctions, d’organiser rationnellement les circulations et de profiter du rapport au paysage. Au début, le collège doit accueillir cent quatre-vingts élèves qui ont à leur disposition des dortoirs individuels, les locaux de cours, une salle des fêtes, une piscine et des équipements sportifs. La partie du couvent est placée à l’écart pour garantir la tranquillité nécessaire pour la prière et l’étude. Il est composé de vingt-quatre cellules, d’un oratoire, d’un réfectoire, des salles communes et de la bibliothèque. Le hall d’accueil et la chapelle sont partagés et présentent des qualités spatiales importantes. En particulier, la chapelle est un volume autonome. Une masse en béton, portée par cinq voiles à la disposition aléatoire, placée sur l’axe central et transversal du complexe pour démarquer les deux fonctions. Il présente peu de percements sur les faces, mais un puits de lumière carré d’une grande présence lyrique est placé au-dessus de l’autel. À partir des années 1990, les cellules ont été transformées en salles de classe et, quelques années plus tard, les espaces du couvent ont été intégrés au collège avec le départ des derniers pères rédemptoristes. Une série de transformations intérieures a dû être effectuée sans affecter la volumétrie générale du complexe , à l'architecture brutaliste remarquable.

Maurizio Cohen

Sources
Raymond Balau, «Le Collège d'Ottignies : dérivé corbuséen ou oeuvre authentique ?» dans Les Nouvelles du Patrimoine, n° 88, septembre, 2000, p.29