Maison Schoffeniels
Jalon XX

Habitation unifamiliale

1967 - 1969 1967 - 1969
Réalisé

C'est en bordure du plateau de Herve, au cœur d'un paysage vallonné, que les époux Schoffeniels demandent à Charles Vandenhove de concevoir et d'ériger leur habitation. La commande, somme toute classique – une maison pour le couple et leurs quatre enfants –, est l'occasion pour l'architecte d'ancrer un tournant dans l'évolution de sa pratique. 

Se départant de ses premières réalisations de briques et de béton, l'habitation n'est plus tant conçue comme une succession d'espaces continus et dynamiques qu'en tant que volume autocentré, défini et abrité par la toiture pyramidale qui le couvre. 

En réinstaurant le toit à versants, l'architecte exacerbe l'idée de refuge de l'habitation et l'inscrit avec justesse et subtilité, mais non sans une forte part de modernité, dans son contexte. Les structures en T de béton armé supportant la toiture composent les façades, tout en régulant le plan carré qu'elles divisent en une grille de trois modules sur trois. 

L'habitation ordonnée sur cette répartition se développe en un espace continu étalé sur deux niveaux, eux-mêmes joints par un escalier à vis central renforçant les axes de symétrie de la composition. Au rez-de-chaussée se trouvent les pièces à vivre et, en périphérie, les chambres d'enfants et leurs salles de bains ; à l'étage, éclairé par une large coupole hémisphérique, se trouvent un bureau, une chambre et une salle de bains. 

Bien que la figure du carré puisse sembler refermer le volume et le contraindre, les ouvertures aux angles le dégagent et induisent des diagonales qui prolongent l'espace vers le paysage. Composés de colonnes de béton couronnées de coupoles transparentes, les pavillons situés aux angles du volume soulignent ce caractère centrifuge qui trouve dans la toiture pyramidale son contrepoint. 

Témoignant de considérations récurrentes dans le travail de l'architecte – telles que la composition sur plan carré ou encore l'importance d'un ancrage territorial fort –, la maison Schoffeniels constitue un jalon important de son œuvre où se marient harmonieusement ouverture vers le paysage et fermeture d'un abri.  

Maxime Coq

Sources
Bart Verschaffel, Charles Vandenhove : architecture / architectuur : 1954-4014, Tielt, Lannoo, 2014, p.13-14 ; 114-119
L'architecture et l'architecte, Charles Vandenhove, Liège, Pierre Mardaga éditeur, 1976, p.43-55 ; 96-99
Geert Bekaert, Art et architecture, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1998, p.38-39 ; 211-215