Cette maison aux façades blanches, aux toits plats et au volume posé en porte-à-faux sur un long mur, est représentative de l'architecture moderniste dont le langage épuré rompt avec les formes traditionnelles. En raison de son parti architectural innovant, de ses qualités fonctionnelles et plastiques, elle est récompensée en 1964 par le Prix d'architecture Van de Ven et fait la une de la revue La Maison, consacrée à l'architecture, à la décoration et à l'art ménager. Tirant parti de la différence de niveau entre la rue et la parcelle, l'architecte a établi la partie privée de la maison sur la butte, en relation avec le jardin, tandis que l'entrée, le garage et le cabinet médical ont été placés au niveau de l'avenue. Le domaine privé de la famille conserve ainsi son intimité, à l'écart du cabinet médical et de l'espace public. Les deux ailes principales, celle du séjour côté jardin et celle des chambres côté avenue, s'inscrivent dans un plan en U centré sur un patio à deux niveaux s'ouvrant, au sud, sur le jardin. Tout en créant une continuité spatiale entre le rez-de-chaussée et l'étage, le patio, avec son escalier à claire-voie, offre une transition entre la partie publique et la partie privée. La troisième aile, formant la base du U, assure le lien entre la partie jour et la partie nuit ; elle accueille, côté patio, un vaste hall d'entrée auquel s'adossent, au nord, les vestiaires, les sanitaires, la cuisine, ainsi que la salle de jeux des enfants et l'entrée de service. Les caves, la buanderie et le local de chauffage sont situés à l'arrière du cabinet médical, sous les espaces de séjour.
Roland Matthu
Sources |
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«Habitation pour un médecin» dans La Maison, n° 3, mars, 1964, p.72-73 |
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