La Fraternelle

Centres communautaires

1909 - 1973 1909 - 1973 1909 - 1973
Réalisé

En 1885, un groupe ouvrier militant crée la coopérative La Fraternelle. D'abord destinée à être un lieu de production de pain pour ses adhérents, La Fraternelle rassemble rapidement plusieurs associations et devient l'organe socialiste le plus influent de la région. Les activités commerciales croissantes et les réunions sans cesse plus nombreuses motivent l'achat de terrains près de la boulangerie et de la Maison du Peuple (rues du Val et de Tourcoing). Une Maison des Syndicats et des entrepôts, construits en 1909 rue du Val, marquent les débuts de cette expansion immobilière. Dans les années 1920, une salle des fêtes et des bureaux sortent de terre, ainsi que des épiceries coopératives où sont vendus les aliments achetés ou produits par la coopérative. En 1925 s'ouvre un gymnase et, en 1931, un cinéma. Trois bâtiments permettent encore d'évaluer la durabilité de cette implantation volontariste, qui s'étend jusque dans les années 1970. Datant de 1932, la section régionale des Syndicats socialistes au n° 3 rue du Val se démarque par son architecture mêlant Art déco et austérité. La façade, rythmée par de grandes baies verticales, se compose de trois travées ornées chacune de deux baies superposées, encadrées par deux travées plus minces. Cette symétrie évite d'accentuer l'axe central pour concentrer les éléments plus expressifs en correspondance avec les deux entrées, signalées par des impostes vitrées encastrées entre deux feuilles de béton saillantes. Le soubassement en moellons confère un aspect monumental au volume. On retrouve le rythme austère des pilastres au n° 12 rue des Fabricants, abritant les magasins généraux (1932) aujourd'hui transformés en appartements. Plus discrète, la façade est ici couronnée d'un acrotère en béton orné de motifs Art déco. En 1973, La Fraternelle fait preuve d'audace architecturale en proposant la démolition de la Maison du Peuple au profit d'une salle polyvalente au n° 27 rue de Tourcoing. La façade en béton et aluminium, empreinte d'un modernisme tardif, présente un volume en saillie sur l'angle, accentuant l'importance de la salle de réunion qu'il abrite et l'entrée du café situé en dessous.

Maurizio Cohen, Elodie Degrave

Sources
M. Sonneville & Véronique Van de Voorde, «La Fraternelle et les faïences de la Maison picarde» dans Terroir, bulletin trimestriel du Musée du folklore, n° 55, 1995, p.2-9
Archives communales de Mouscron.