Cub'House

Construite dans une impasse peu empruntée, à proximité de l'église principale et de l'hôtel de ville, cette réalisation tourne le dos à la rue pour s'ouvrir plus généreusement vers le grand jardin et les pâturages. Il ne s'agit pas seulement de protéger les habitants, mais de profiter de la meilleure orientation vers le paysage vallonné et verdoyant et les arrières des maisons environnantes. Isolée par rapport aux autres constructions, elle s'affirme comme une sculpture posée sur la légère pente de terrain : un cube blanc, introverti et sans concession. Les ouvertures vers la rue sont habillées des persiennes en tôle d'aluminium blanc qui laissent passer la lumière et protègent des regards. Le programme prévoit de réunir dans un même lieu l'habitation d'une artiste et son atelier. La compacité apparente du volume est une solution qui permet de rassembler les fonctions, tout en ouvrant l'intérieur avec des dégagements généreux et baignés de lumière.  La déclivité du terrain a permis d'installer une articulation en demi-niveaux qui amène à imbriquer les espaces. Cette solution offre la possibilité de rationaliser les usages et de réduire les parcours internes. À l'arrière, les pièces principales sont regroupées autour d'un creux du volume animé par des grandes ouvertures. À cet endroit se situe la terrasse traitée comme un espace intermédiaire entre l'intérieur et le jardin. Si, vers la rue, la construction apparaît introvertie et énigmatique, sur ses façades, l'évidement de la masse et la composition des ouvertures laissent la place à une écriture plus sculpturale. Dans sa composition, le projet opère une synthèse entre deux principes du modernisme. D'une part, la « promenade architecturale » imaginée par Le Corbusier, soulignée ici par les séquences visuelles et spatiales qui se développent de l'intérieur vers l'extérieur. D'autre part, l'adoption du « Raumplan » conçu par Adolf Loos, où chaque local a un volume adapté à sa propre fonction, mais aussi une identité propre et autonome, tout en gardant une référence à la cohérence globale.

Maurizio Cohen