Terrils du Martinet

Situé dans le bassin minier de la région de Charleroi, le site du Martinet, fermé en 1976, est abandonné à la fin de son exploitation, puis victime d'actes de vandalisme et d'offres de rachat floues. Le quartier du Martinet attenant aux terrils est le cœur d'une mobilisation des habitants qui se battent pour la préservation des terrils et qui font appel à l'agence Dessin et Construction. Il s'agit de créer là un espace dédié à la promenade et au souvenir d'un lieu important de l'histoire de Charleroi. Le projet prévoit la réalisation d'un nouveau quartier d'habitations et l'ajout d'une zone d'activité le long de la route de Trazegnies afin d'insuffler un nouvel élan économique. L'intervention commence par des opérations d'assainissement et de dépollution du site, de réhabilitation et de sécurisation des parcours, suivies d'aménagement paysager et de restauration de nombreux bâtiments de l'ancienne exploitation minière. Les ruines sont démantelées, tout en soulignant certaines traces. C'est ainsi que les dalles et entrées des puits sont marquées d'une ligne orange. Les bâtiments importants et remarquables sont, quant à eux, restaurés et nettoyés dans l'espoir qu'un jour, ils puissent être réinvestis. D'autres, au contraire, sont désossés afin de les rendre publics et ouverts à tous. Ils marquent là le paysage du Martinet comme de grands squelettes, témoins d'un passé glorieux. Ce projet pose question quant au devenir des anciens charbonnages, car il ne tend pas à proposer un modèle, mais plutôt à rendre ces territoires oubliés aux usagers et aux habitants du quartier pour qu'ils puissent les utiliser dans un avenir proche. Il faut également retenir que l'aboutissement de ce projet n'aurait pu voir le jour sans le combat des habitants.

Maurizio Cohen