Mausolée d'Oultremont

Eglises ou apparenté

1894 - 1895 1894 - 1895
Réalisé

Témoin exceptionnel de l'architecture funéraire de la seconde moitié du XIXe siècle, cet édifice s'inscrit dans un ensemble architectural dessiné par l'architecte Evrard. Il aura fallu un modelage des parcelles cadastrales pour arriver, entre 1888 et 1895, à une maîtrise du terrain permettant de recevoir l'édification de cette sépulture de famille. Encadré par l'hospice Saint-Clément et par le cimetière communal, le bâtiment se situe dans le tiers terminal d'un parc surélevé en trois niveaux. Son plan central (octogone inscrit dans un carré) offre une inspiration libre du mémorial de Léopold Ier à Laeken (flèche ajourée reposant sur des colonnes circulaires surmontées de tympans) et exprime, par son choix esthétique néogothique, les valeurs chères à la famille d'Oultremont, soit le catholicisme et le modèle monarchique. À ces affirmations stylistiques, spirituelles et politiques s'en ajoute une dernière, primordiale : sous la conduite d'Adhémar d'Oultremont, confronté à la disparition de son épouse Clémentine de Croÿ, cette chapelle connaît un revirement dédicatoire pour ne se concentrer que sur la mémoire de la défunte. Le programme des quatre verrières en lancettes géminées et surmontées d'un écoinçon tréflé est sans équivoque : la défunte, par sa vie, a mis en application les trois vertus théologales (spes, fideis, caritatis). Rien d'étonnant dès lors qu'à ce titre et selon un mécanisme récurrent au XIXe siècle, elle mérite de rester dans la mémoire des habitants du village.

Sources
X. Deflorenne, «La chapelle de Clémentine d’Oultremont à Houtaing : essai sur les mécanismes du souvenir au travers d’un plan central à vocation funéraire» dans Annales du Cercle Royal d'Histoire et d'Archéologie d'Ath et de la Région, n° LV, 1996-1997, p.300