Église Saint-Georges
Jalon XX

Eglises ou apparenté

1954 - 1956 1954 - 1956 1954 - 1956
Réalisé

Tout comme d'autres bâtiments, les édifices religieux de Famenne n'ont pas échappé aux destructions engendrées par la Seconde Guerre mondiale. Les fonds de la Caisse autonome des dommages de guerre aidants, la volonté de « tourner la page » s'est rapidement fait ressentir, et c'est vers un langage architectural novateur que se sont tournés les architectes chargés de la reconstruction. L'église Saint-Georges participe de cet état d'esprit. Située à l'angle des rues de la Station et de l'Ancienne Poste, elle remplace l'église soufflée lors de l'explosion, le  21 mai 1944, en gare de Marloie, d'un train de munitions de l'armée allemande. Le projet de la nouvelle église est confié, en 1954, à Victor Sarlet (en association avec Raymond Lamarche) déjà auteur de plusieurs édifices religieux dans la région, dont l'église Saint-Ouen à Tillet (1953) et l'église Saint-Martin à Humain (1953). Mais, ici, l'option prise est résolument moderne, témoignant d'un esprit nouveau avec l'emploi du béton armé, de l'acier et du verre associé à la mécanisation de l'industrie. La composition claire, élégante et simple rompt radicalement avec les styles « néo » et pose franchement les nouvelles bases de l'art sacré. Implanté isolément sur un vaste parvis, le clocher, dont la démesure domine le paysage, est relié à l'église et à sa chapelle de semaine par un portique en voile de béton ondulant que surplombe une imposante mosaïque de Maurice Rocher. Lignes horizontales et façades en ossature de béton recouvertes d'un enduit blanc caractérisent le volume de l'église proprement dite. Celle-ci présente un espace intérieur dont l'ampleur est accentuée par la fine légèreté de ses colonnes en béton qui soutiennent une voûte surbaissée à deux côtés plats. Le caractère spirituel de l'espace est manifesté par un dépouillement que souligne la lumière des vitraux clairs de Louis-Marie Londot placés dans les fenêtres-bandeaux dont les résilles reprennent le tracé des abatsons du clocher. La pierre calcaire dans le chœur, en contraste avec la blancheur des murs, est ponctuée par un christ en cuivre battu de Zéphir Busine.

Jean-Paul Verleyen

Sources
Tourner la page : Le patrimoine religieux d'après-guerre : quelques témoins dans le nord de la province de Luxembourg, Marloie, Maison de l'urbanisme Famenne-Ardenne, 2009, p.7-8.