Le Bois du Cazier

Musées

2000 - 2007 2000 - 2007 2000 - 2007
Réalisé

Le 8 août 1956 se déclenche à 975 m de profondeur un incendie qui ne laisse que douze survivants sur les deux cent septante-quatre mineurs dans le puits. La phrase d'un sauveteur résonne encore dans les mémoires : « Tutti cadaveri ! » L'activité diminue, puis le site ferme définitivement en 1967. Ainsi, la Région wallonne choisit en 1997 le site du Bois du Cazier comme site du patrimoine industriel du bassin carolorégien dédié à la mémoire. Dans le cadre de l'Objectif 1 (Fonds européens), le site est réhabilité par Igretec en 2000, logeant plusieurs lieux complémentaires. Le musée de l'Industrie se trouve dans l'ancien bâtiment des bains-douches et le musée du Verre dans l'ancienne lampisterie pourvue d'une extension sculpturale évoquant les passerelles des wagonnets. Le rejointoyage gris des bâtiments ne suffit pas à masquer les coulures du joint d'origine, jaune, qui éclaircissait la tonalité de la brique. La recette, où, auparavant, les wagonnets étaient réceptionnés à la remontée du puits, flanquée de deux monumentaux châssis à molette, accueille discrètement les plaques commémoratives de la catastrophe. Son ossature d'origine emplie de galandage en briques du XIXe siècle au rez-de-chaussée ainsi que les voûtains en béton coffré illustrent l'économie de moyens mis en œuvre dans l'architecture industrielle. Le puits d'extraction est scellé, mais son emplacement est marqué par un cylindre tronqué d'acier Corten, matériau qui ponctue le site d'un caractère résolument contemporain. En revanche, la tour d'extraction en béton, signal dans le paysage, est abattue. Le domaine boisé aménagé par Herbert Meunier permet de parcourir les trois terrils à différents stades de recolonisation végétale. Le plus petit terril n'a d'ailleurs cessé de brûler qu'il y a une vingtaine d'années. Une passerelle piétonne formée d'un assemblage de cadres en poutres triangulées et de caillebotis métallique évoquant les ascenseurs des mineurs relie deux crassiers. Au sommet, l'Observatoire du paysage de Doré-Sobczak est composé d'une unique poutrelle cintrée en acier galvanisé de 10 m de rayon formant la plate-forme, offrant une vue imprenable sur les alentours.

Maurizio Cohen, Johnny Leya & Léone Drapeaud

Sources
K. Monseu, «Charleroi unique et multiple» dans Les Nouvelles du Patrimoine, n° 108, avril-juin, 2005, p.27-28.
A. Forti, «Le Bois du Cazier : Pour ne jamais oublier» dans Des usines et des Hommes, n° 1, 2009, p.24-31
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