Maisons avenue Paul Pastur

Habitation unifamiliale

1905 1905
Réalisé

Les façades de ces six maisons (architecte inconnu) se démarquent par l'emploi de briques émaillées blanches ou de teinte pastel sur un soubassement en pierre bleue. L'enfilade est rythmée, d'une part, par l'alternance dans la forme des baies de l'étage, tantôt dessinant une arcade, tantôt à linteau droit, et, d'autre part, par la succession des balcons en fer forgé aux élégants motifs courbes stylisés. Le n° 162 possède une grande ouverture en forme d'arc outrepassé. L'originalité principale de cet ensemble repose dans les remarquables panneaux en céramique, dont certains de grande taille, qui rehaussent de leurs couleurs vives les parties hautes ou qui sont placés sous les corniches. Ils peuvent se limiter à des frises aux teintes délicates parsemées de motifs floraux ou végétaux, comme des feuilles de marronniers (n° 162 et 164). D'autres, pour les trois façades centrales, recèlent de véritables compositions paysagères empreintes de quiétude et d'optimisme et reflétant peut-être les saisons : se détachant sur un arrière-plan végétal, des visages féminins aux longues chevelures, l'un tenant une palette et des pinceaux, l'autre une lyre, illustrent des allégories de la peinture et de la musique (n° 166 et 170). Ailleurs, une jeune femme hume délicatement le parfum d'une rose, rappelant le thème des femmes-fleurs cher aux affichistes du début du XXe siècle, comme Privat-Livemont. Au n° 168, sur fond de scène champêtre, se détachent des meules de foin et un jeune paysan tenant sa faux sur l'épaule. Plusieurs panneaux portent la signature de la maison Pirsoul de Gilly, ce qui semblerait indiquer une fabrication locale.

Sources
M. Back, «Splendeurs domestiques, les carrelages de sol et de mur en céramique et en ciment en Belgique» dans Les Dossiers de l'IPW, n° 11, 2013, p.97 ; 274-275
Itinéraires Art nouveau en Wallonie, Bruxelles : Présence et action culturelles, 1996, p.23