Maison Marcourt

Habitation unifamiliale

1985 - 1986 1985 - 1986
Réalisé

Quand Claude Strebelle déclare « Marcourt, c'est Dumont », il résume fort bien l'état d'esprit particulier, la complicité absolue liant sur cette maison le maître de l'ouvrage et l'auteur du projet. Madeleine Marcourt, de longue date principale collaboratrice de l'architecte, est évidemment partie prenante de la conception. Mais la déclaration va peut-être plus loin qu'il n'y paraît et lève, non sans malice, un coin du voile jeté sur ce que certains dénonceront dans le travail de Dumont et de ses collaborateurs : l'embrigadement dans un clan, la fascination du maître, la communion à un idéal, la soumission à un absolu. On peut admettre qu'il y ait quelque chose d'hypnotique dans la quête d'absolu que représente la conception de ce petit logement. Mais le terme « absolu » n'est sans doute pas le plus adéquat. Il ne s'agit aucunement de formuler une réponse péremptoire, un modèle, mais plutôt une réponse absolument adéquate. Une réponse en adéquation avec l'habitante et avec la vie, ce qui fait dire encore à Strebelle que, chaque personne étant unique, chaque maison de Dumont est unique. Le modelé et les creusements des façades témoignent de la maîtrise à laquelle est alors parvenu l'architecte, cependant que la toiture porte clairement l'influence du Goetheanum de Rudolf Steiner (Dornach, Suisse, 1928). À l'abri de ses haies, le jardin s'introduit par chaque fenêtre dans la fluidité du séjour. Au haut de l'étroit escalier, la chambre habite la toiture. Aucun élément n'a été conçu dans cette maison sans que Charles Dumont et Madeleine Marcourt n'aient la réponse à la question « pourquoi » et sans que les plans établis sur cette conviction ne transmettent aux artisans en charge de la réalisation la réponse à la question « comment ».

Sources
Alain Richard, Charles Dumont : L'esprit d'un architecte, Bruxelles : Prisme Editions, p.30-36;151