Lycée royal de jeunes filles (auj. Haute école Charlemagne)

En 1888, l'école moyenne pour jeunes filles s'installe dans un château néoclassique, dans le quartier des instituts d'enseignement officiel. Suite à l'incendie de ce bâtiment en 1954, l'Etat décide la construction d'un nouveau complexe pour abriter l'institution, devenue le Lycée royal. Conçu pour une cohorte de 700 élèves, son gabarit témoigne de la démocratisation des études secondaires supérieures et de leur féminisation. Les classes du rez-de-chaussée sont dédiées aux sections primaires, où s'exercent les futures institutrices. Le parti de l'architecte hutois est celui d'une modernité radicale, qui tranche avec le style éclectique des maisons bourgeoises voisines. Le bâtiment se compose d'un long volume principal séparé de l'alignement à rue par des jardinets. L'emploi de panneaux de glasal de couleurs différentes confère une identité spécifique aux façades du côté de la rue (bleu) et de la cour de récréation (jaune). La monotonie est évitée par la courbure de l'extrémité du bâtiment et par la présence d'une petite aile perpendiculaire qui, à rue, se termine par un pignon incurvé dont le parement en pierre dessine un réseau géométrique. Dans une logique fonctionnaliste, l'organisation des circulations s'affiche à l'extérieur : grande ouverture vitrée pour la cage d'escalier et bandes de petites ouvertures horizontales se détachant des parements de brique émaillée pour les couloirs. Un auvent en porte-à-faux protège le préau d'entrée.