Siège des éditions Mardaga et imprimerie Solédi

Jalon XX

L'éditeur Pierre Mardaga décide d'installer son entreprise florissante dans un grand hall industriel désaffecté de 5 000 m2 (Pierre Ghilain, 1956), au cœur d'un îlot dans le quartier de Fétinne ; il en confie le projet de réaffectation à l'architecte Bruno Albert. 

Le projet remet en valeur avec humilité l'élégante structure constituée de grandes poutres-treillis en légère voussure, couvertes de verrières, en épurant l'espace. La façade fermée d'origine est remplacée par un ample portique couronné par les tympans des lanterneaux. Une façade vitrée au rythme serré s'appuie sur un lambris d'allège en céramique blanche aux motifs délicats, conçu par le peintre Dan Van Severen. Glissée derrière cette façade légère, une structure-table en acier permet l'installation d'un double niveau de bureaux, sous le plafond de la halle. Planchers en briques de verre, tonalités blanches, béton clair créent un univers de légèreté. 

Le programme est réparti en strates successives séparées simplement par des cloisons vitrées (bureaux, labos, imprimerie, stock), mettant ainsi en relation visuelle étroite toutes les étapes de la fabrication du livre. Les locaux du personnel sont installés dans une rotonde latérale face à un jardin. L'accès au bâtiment est séquencé par le mur de clôture à rue, l'allée arborée, la vaste cour industrielle au motif étoilé et le portique d'entrée. Malheureusement, le départ de la maison d'édition et la revente ont amené d'autres types d'appropriations sans égard pour la qualité de cet ensemble raffiné. 

Aloys Beguin