L'immeuble est divisé en deux parties bien distinctes : le socle qui, avec un programme de station-service (rez-de-chaussée) et de bureaux (R +1 à R +3), reprend l'alignement de la rue Méan et du quai, s'inscrivant dans le tissu urbain préexistant ; et la tour de vingt étages, en décalage, qui s'en détache avec ses quatre-vingts appartements. Entre les deux, le niveau de service abrite les installations de chauffage et équipements techniques.
Structurellement, ancré au sol sur des pieux Franki et entièrement en béton armé, le socle est rythmé par des colonnes métalliques apparentes, reposant sur des piliers en béton brut de décoffrage et bouchardé. La tour est supportée par des poteaux carrés avec voiles de contreventement, ceinturée à chaque niveau par les allèges des fenêtres formant poutre et qui alternent les couleurs blanche et noire de la façade (verre, aluminium).
La résidence Simenon marque de sa silhouette élancée le paysage urbain de Liège – depuis les rues Méan et Jean d'Outremeuse, la perception du décrochage entre le socle et la tour est vertigineuse – et, surtout, elle trahit, dans la promotion immobilière de l'après-guerre, l'incroyable audace de ses concepteurs.
Pierre Frankignoulle
Sources |
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Pierre Hebbelinck & Georges-Éric Lantair & Gérard Michel, «Résidence Simenon» dans Liège. Architectures de la ville. Cartes et répertoires., Liège, HLM fondation d'architecture et d'urbanisme, Ville de liège, 2006. |
«Résidence "Georges Simenon"» dans La Maison, n° 2, février, 1967, p.44-46 |