Cette maison est l'une des premières réalisations connues de Fernand Bodson, fondateur de la revue Tekhné et figure majeure aux côtés d'Antoine Pompe du prémodernisme en Belgique.
Référencée en 1928 par l'architecte Albert Puters dans ce qui est identifié comme l'un des premiers articles rétrospectifs consacrés aux « architectes liégeois modernes », cette maison d'entrepreneur-chauffagiste est conçue pour abriter en fait deux habitations : la plus importante, réservée au propriétaire, et la seconde, plus modeste, accessible par le porche.
Avec ses pièces en enfilade, le plan est caractéristique de la maison bourgeoise traditionnelle belge. La cuisine et la laverie sont situées au sous-sol et une petite chambre pour les domestiques est installée dans les combles. Un monte-charge reliant la cave au premier étage permet de transporter le linge et la vaisselle.
La façade présente déjà des éléments de composition qui feront la signature de l'architecte : tendance à la géométrisation, intéressante asymétrie des bow-windows articulés autour d'un axe central, dominé par une grande baie munie de vitraux. La ligne de la pierre sculptée, géométrique mais souple, montre que l'architecte s'affranchit déjà de l'Art nouveau pour se tourner vers des références plus modernes qui feront sa réputation.
Sébastien Charlier
| Sources |
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| Albert Puters, «Architectes liégeois modernes» dans Savoir et Beauté, n° 4, 1928, p.154 |