Implantée sur un terrain en pente orienté au sud, la maison Chauve-Souris constitue un ensemble composé d'une habitation intégrant un atelier d'architecture (1964), d'un agrandissement de ce dernier (1975) et d'une extension de la partie dévolue au logement (1990).
Comme des « formes concrètes d'un seul système » – pour reprendre un élément de l'analyse que Geert Bekaert fait du complexe –, ces différentes phases s'intègrent les unes aux autres en préservant leur identité, notamment du point de vue constructif : l'architecte a d'abord conçu un bâtiment à toitures plates en briques et béton ; il a ensuite dessiné l'extension des bureaux comme une structure légère en bois, acier, verre, avec un revêtement extérieur – façades et couverture pentue – en zinc ; la troisième phase reprend la même technique de construction et matériaux identiques, mais la toiture est en anse de panier.
La représentativité architecturale de la construction est notamment conditionnée par son statut de manifeste de l'œuvre de Charles Vandenhove.
Dans cette construction, l'architecte liégeois s'attache autant à la nécessité d'habiter et de travailler qu'à sa volonté de créer une œuvre significative des recherches de son temps.
Elle constitue ainsi un exemple rare et caractéristique de grands courants (brutalisme, classicisme contextuel) qui traversent les avant-gardes de la seconde moitié du XXe siècle. Le projet intègre des peintures murales de l'artiste espagnol Luis Feito.
Pierre Henrion
Sources |
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Chris Dercon & Bart Verschaffel & Geert Bekaert, Charles Vandenhove: art and architecture, Tournai, La Renaissance du Livre, 1998 |