Maison Carlier
Jalon XX

Habitation unifamiliale

1956 - 1959 1956 - 1959
Réalisé

La maison personnelle de Charles Carlier est un manifeste de l'architecture moderne liégeoise. Nourri par les leçons du modernisme de l'entre-deux-guerres et par l'intérêt d'architectes de renommée  internationale comme Harry Seidler, l'architecte choisit d'implanter sa propre maison sur un terrain fort escarpé – tout comme son collègue du Groupe E.G.A.U. Jules Mozin –, de manière à profiter de la vue remarquable sur le centre-ville. 

Le site est planté de grands arbres et détermine le parti architectural : un volume qui s'élonge sur la pente pour développer des façades latérales généreuses et tirer parti du meilleur ensoleillement possible. L'articulation des étages est inversée, présentant un seul niveau côté rue et se développant le long de la pente. 

La maison est marquée par une poutre de ceinture en béton armé qui détermine l'horizontalité de la composition, agissant comme une corniche. La façade à rue, discrète, est aveugle, juste animée par les parois coulissantes du garage et l'intervention de P. Bury, un panneau vertical de béton bouchardé. L'œuvre est placée au début du chemin d'accès qui côtoie la façade latérale, orientée sud et qui descend le profil de la pente pour rejoindre le niveau du jardin, au plus bas. 

Carlier utilise le niveau de plain-pied avec l'avenue pour y placer un hall d'entrée généreux et éclairé par un lanterneau, le séjour, le coin à feu, la salle à manger, la cuisine, un petit bureau et un grand garage. La cage d'escalier est située au centre du volume et profite de l'éclairage zénithal qui glisse dans les pièces adjacentes au travers de parois vitrées et coulissantes. Le séjour profite de deux ouvertures généreuses et d'une terrasse couverte par une pergola, protégeant la façade et accentuant la projection du volume. Les chambres à coucher et les salles de bains se trouvent à l'étage inférieur et sont distribuées autour d'un corridor central qui reçoit la lumière naturelle de la cage d'escalier. Le niveau plus bas sert à l'atelier, la buanderie et la chambre d'ami, face au jardin que l'architecte va aménager en grande terrasse, couverte par le porte-à-faux des chambres. 

Maurizio Cohen

Sources
Horta and after : 25 Masters of Modern Architecture in Belgium, Gand, Université de Gand, 1999, p.176-191.
«Habitation de Charles Carlier à Liège» dans L'Architecture d'aujourd'hui, n° 103, septembre, 1962, p.16
«Maison familiale, à Liège» dans La Maison, n° 2, février, 1959, p.38-41.
Thérèse Cortembos, Liège, Liège, Mardaga, 2004
«» dans Liège. Architectures de la ville. Cartes et répertoires. HLM fondation d'architecture et d'urbanisme et Ville de liège, 2006, n° 333.