La construction de cet ensemble de logements sociaux s'inscrit dans un vaste plan d'assainissement de la zone est du quartier Outremeuse et occupe un terrain délimité par les rues Louis Jamme, Rouleau et de l'Ourthe.
Aux côtés du complexe des Vennes érigé une décennie plus tôt, il s'agit de l'une des plus importantes opérations immobilières de cette société en milieu urbain. Inaugurés en 1939, les cent septante quatre appartements proposent des logements d'une à quatre chambres, disposant de tout le confort moderne : salle de bains et w-c privatifs, raccordement à l'électricité et au gaz, vide-poubelle, parlophone avec ouvre-porte électrique, etc. Les équipements communs sont aussi nombreux et témoignent de la volonté des sociétés des logements sociaux d'offrir au plus grand nombre l'accès au progrès : ascenseurs, antenne commune TSF, locaux pour vélos, buanderie et séchoirs en sous-sols.
À chaque étage, l'architecte offre aux habitants un accès extérieur avec des balcons privés. Disposés en dents de peigne, les bâtiments s'articulent autour de cours centrales généreuses qui servent d'espaces de verdure communautaires, éclairés par des lampadaires dessinés pour l'occasion.
Comme dans les ensembles réalisés précédemment pour La Maison liégeoise, Jeurgen choisit la toiture plate et les enduits en ciment blanc qui confèrent à l'architecture une allure moderne. Dominé par un parement en briques, le complexe témoigne de l'influence qu'exercent les Pays-Bas auprès des architectes belges dans la construction des équipements collectifs, comme d'autres réalisations élevées à la même époque en Belgique, particulièrement à Anvers (Geelhandplaats d'Alfons Francken, 1933-1935 et Canadablok d'Hugo Van Kuyck, 1938-1939).
Mélody Ben Haddou
Sources |
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«La société coopérative La Maison liégeoise» dans L'Habitation à bon marché, n° 9, septembre, 1939, p.224-226. |
Pierre Gilles, «Complexe de logements à Liège» dans Bâtir, n° 85, 1939, p.524-525. |
Thérèse Cortembos, Liège, Liège, Mardaga, 2004 |