La morgue de Liège ayant été endommagée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, l'Université et la Ville collaborent à l'élaboration d'un nouveau complexe.
Ce projet est conçu en vue de réaliser des expertises judiciaires dans des conditions optimales et de doter le Service de médecine légale de l'Université d'un appareillage performant. Dans cette optique, l'architecte est épaulé par des professeurs, qui apportent leurs expériences pratiques et leurs exigences d'enseignants. Le complexe est structuré en trois parties : technique, comprenant notamment la salle d'autopsie, le laboratoire, la salle de radiologie et la chambre noire ; administrative, avec la chambre funéraire, la salle d'attente et les loges de conservation des corps ; et, enfin, le logement du concierge.
La circulation des corps à autopsier se fait selon un circuit séparé de celui emprunté par les familles, étudiants et professeurs. Le haut parallélépipède, qui se détache des volumes bas, abrite la chambre funéraire. L'architecte l'a voulue sobre, mais néanmoins noble par ses dimensions et les matériaux mis en œuvre (briques aux délicates teintes gris-beige, rares pièces de mobilier en marbre blanc). Cette rigueur et cette simplicité marquent l'ensemble du bâtiment, créant l'atmosphère sereine et le climat apaisant qui conviennent à ce lieu de recueillement.
Sur le terrain contigu, l'Université et la Croix-Rouge s'associent en 1963 pour construire un centre de transfusion sanguine (19631967) qui reprend les lignes épurées et les briques claires de la morgue voisine.
Édith Culot
Sources |
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Michel Dubuisson, Mémoires, Liège : Vaillant-Carmanne, 1977 |
Charles Vandenhove : Une architecture de la densité, 1985, p.145-149 |