En 1928, un concours est organisé par la Ville en vue de remplacer l'ancienne église paroissiale Saint-Vincent par un édifice spacieux et prestigieux pour l'Exposition internationale de 1930. Malgré le caractère contraignant du projet – des délais très courts et un budget restreint –, l'architecte liégeois remporte les suffrages et inaugure, le 15 juin 1930, sur un îlot verdoyant de Fétinne, son premier édifice religieux.
De plan central, le sanctuaire évoque le transept de la basilique du Sacré-Cœur (Koekelberg) à Bruxelles (Albert Van Huffel, 1925-1970) par un vaste volume octogonal couvert d'un dôme à galerie ajourée, d'un lanterneau et d'une croix, mais s'en éloigne avec un chœur et une nef peu profonds, jouxtés par deux chapelles et quatre semi-coupoles intermédiaires à pignons pointus. L'église est précédée d'un parvis et d'une monumentale arcade en plein cintre, exécutée dans un béton immaculé à l'emplacement exact de l'entrée de l'Exposition de 1905. Le portail à linteau droit et les deux portes piétonnes sont exhaussés d'un auvent, d'un vitrail à lancettes Art déco, détruit durant la Seconde Guerre mondiale, et d'un campanile.
Bien que de style néobyzantin, cette construction témoigne de la nouvelle exploitation des ressources modernes en architecture : les nombreuses études techniques préalables imposent ainsi de la faire reposer sur des charges verticales (225 pieux Franki) et d'utiliser, pour la première fois à Liège dans un édifice religieux, les qualités du béton armé, associé au ciment et à la pierre liquide, tant par souci d'économie que de sécurité.
En 1966, les coupoles sont couvertes de 16 t de feuilles de cuivre, remplaçant la couleur vert-de-gris appliquée initialement sur le béton.
Stéphanie Reynders
Sources |
---|
M. Wilmotte, Le patrimoine moderne et contemporain de Wallonie de 1792 à 1958 : "L'église Saint-Vincent", Namur, 1999, p.231-235. |
Nicolas Chenut, «Les églises paroissiales durant l'entre-deux-guerre en province de Liège» dans Art&fact, n° 29, 2010, p.69-70. |
Paul Drivière, «L'église Saint-Vincent, à Liège. Architecte : Robert Toussaint.» dans La Technique des travaux, n° 4, Liège, avril, 1834, p.211-218. |
Thérèse Cortembos, Liège, Liège, Mardaga, 2004 |