Cité du Bernalmont

Jalon XX

Dans l'ancien quartier de charbonnages du Thier-à-Liège, cet ensemble de trente-neuf logements sociaux résulte d'une opération conjointe de pouvoirs publics, initiative déclinée simultanément ailleurs en Wallonie (notamment à Mons et Namur). Aux articulations de l'implantation, trois immeubles abritent sept appartements, prolongés par trente-deux maisons unifamiliales à deux niveaux, disposant chacune d'une terrasse et d'un jardin privatif, pour une centaine d'habitants au total. Élève de Jean Barthélemy et ancien collaborateur de Charles Vandenhove et René Greisch, l'architecte conçoit un projet que l'on peut considérer comme un manifeste du Nouvel urbanisme, réinterprétant les typologies locales architecturales et urbanistiques. Abritant en sous-sol quarante emplacements de parking, caves et locaux techniques, le complexe est structuré en surface autour d'une rue intérieure qui s'évase vers le haut en placette et s'étiole en venelles. Pierre Arnould accorde une attention particulière à l'inscription de la cité dans le paysage vallonné et verdoyant du quartier, affirmant la volonté d'épouser le site, ainsi que de l'inscrire en harmonie avec le contexte bâti des deux rues, tant dans la volumétrie des immeubles que par l'emploi de matériaux régionaux : brique en terre cuite de Mariembourg, pierre calcaire de Vinalmont, châssis de fenêtre en bois peint (rouge côté sud, bleu côté nord), couverture en alliage de zinc, cuivre et titane. Les abords ont été aménagés juste après la réalisation du premier œuvre, comme pour le mobilier urbain, particulièrement soigné : points d'éclairage, bancs, fontaine. 

Pierre Frankignoulle