Les fours à chaux Saint-André de Chercq

Tout au long de l'Escaut et en surplomb des dizaines de carrières ouvertes sur les deux rives du fleuve se dressent d'imposantes constructions de pierre : les fours à chaux. Ceux-ci ont été construits par centaines entre Tournai et Antoing, mais aussi à Gaurain, Barry, Maffle et Blaton. Isolés ou accolés en batteries, ils impressionnent par leur masse et la puissance de leur architecture qui rappelle châteaux et fortins de la période médiévale : arcs en plein cintres, baies ogivales, réseaux de galeries en voûtes d'arêtes… Les modèles évoluant avec le perfectionnement des techniques de cuisson, les ouvrages présentent systématiquement une forme en vase renversé de 3 à plus de 5 m de diamètre, tenue par des masses de pierre sur plus de 10 m de hauteur. L'invention du ciment Portland vers 1820, puis sa production régulière à partir de 1850, causera la lente agonie de cette industrie. Le dernier usage de fours à chaux dans la région date de 1972. Depuis, un grand nombre des témoins du Pays Blanc ont été détruits. Quelques-uns, encore debout aujourd'hui, sont abandonnés à la végétation : les fours Brébart, ou ceux de l'Orient. D'autres, parfois restaurés, sont animés par des programmes à vocation culturelle : les fours Madelon les fours Lenain ou les fours Ratiau d'Antoing (devenu un musée de la pierre). Parmi les mieux conservés, les fours Saint-André de Chercq regroupent une batterie de quatre fours à chaux auxquels se sont accolés deux fours vers 1875, puis une seconde batterie de quatre fours à ciment (30 x 20 x 15 m) en 1890. Depuis 2004, la fondation Famawiwi y développe un ambitieux projet lié à la mémoire et à la création contemporaine. Le bois sauvage surplombant le site protège ainsi les centaines de messages plantés par les « passeurs de mémoire » ; alors que les structures sous-jacentes regroupent des ateliers d'artistes.