À la Botte de Lin

Après les bombardements de mai 1940, tant le Service de l'urbanisme que les Tournaisiens tiennent à s'inspirer des styles du passé pour reconstruire les bâtiments de la Grand-Place. C'est dans cet esprit que le présent édifice nous invite à un retour dans l'histoire, tout en marquant son ancrage dans le XXe siècle. Édifié une vingtaine d'années après la mise à bas de la Grand-Place, il a effectivement bénéficié du recul nécessaire à la libération des diktats du pastiche, très présent dans les débuts de la reconstruction. L'emprunt de formes historiques dans une réalisation de facture récente témoigne ici d'une expression vivement postmoderne. Le pignon et les pans de bois encadrés de briques, l'alternance de baies vitrées et de bardages légers s'intègrent parfaitement dans le cadre ancien, développant un vocabulaire actuel et non moins évocateur du paysage moyenâgeux. Le permis fut toutefois difficile à obtenir puisqu'il impliqua cinq remaniements de façade. Le rez-de-chaussée accueille le café « À la Botte de Lin », dont l'enseigne conservée après-guerre constitue un clin d'œil aux métiers textiles, autrefois florissants dans la ville. Les étages hébergent des appartements bénéficiant chacun d'une vue sur la Grand-Place et sur le parvis de l'église Saint-Quentin.