Grands magasins « La Ménagère »

Victor Mallieux, directeur d'une société spécialisée dans la vente d'articles de ménage, de poêlerie, de serrurerie et de meubles de jardin, commande la construction de deux bâtiments  reliés entre eux sur deux niveaux, traversant intégralement l'îlot, offrant ainsi entrées et étalages doubles aux chalands. Les deux façades sont d'allure complètement différente : celle de la rue Cathédrale est entièrement structurée de verre et de fer (poutrelles métalliques, dont les rivets sont visibles), tandis que celle de la rue Florimont présente de fortes références au style néo-Renaissance flamande, notamment par l'importance donnée aux lucarnes, tendance stylistique quasi obsessionnelle chez Snyers. L'intérieur des bâtiments est ceinturé d'une galerie périphérique échelonnée sur cinq niveaux et couverte d'un lanterneau. L'architecte met à profit les possibilités techniques de son temps : l'utilisation du fer libère l'espace pour l'exposition des produits. Snyers se verra par la suite confier d'autres programmes commerciaux, dont certains d'importance : devantures de magasins, Grand Bazar de la place Saint-Lambert (1904, partiellement démoli), épiceries Wiser à l'angle des rues Cathédrale et de l'Étuve (1909). 

Sources
Anne Esther, «De l'éclectisme au modernisme. Deux architectes liégeois, Arthur et Henri Snyers» dans Bulletin de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles, n° 19, 2006, p.73-84.
Anne Esther, Arthur Snyers (1865-1942). Un architecte éclectique à Liège s'adapte aux désordres de la liberté, Université de Liège, Licence en Histoire de l’Art et Archéologie, 2005
Snyers, A., Archives de L’association des Architectes De Liège, 14-15 décembre, 1919, p.4