Grand-Place de Tournai

Fortement touchée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, la Grand-Place de Tournai ne compte plus que quelques rares vestiges au lendemain du conflit. Seuls la halle aux draps, l'église Saint-Quentin et le restaurant « Le Carillon » sont encore debout, les deux premières privées de toiture, le troisième entièrement préservé grâce à son ossature de béton armé (laquelle a également sauvé une construction limitrophe). À leur côté, le beffroi et la cathédrale se tiennent miraculeusement intacts. Très vite, on cherche à relancer les activités du centre-ville. La place sera ainsi occupée par des dizaines d'échoppes commerciales conçues par l'architecte Jules Wilbaux, dans l'attente des premières reconstructions. Ces dernières adopteront, ici probablement plus que dans aucun autre quartier, un esprit historiciste. Réfractaire au mouvement de renouveau touchant la plupart des villes dévastées, Tournai s'accroche au passé, que celui-ci soit authentique ou non. Car, si certaines archives existent encore, la plupart ont disparu dans les incendies liés à la guerre. D'où la tâche particulière imputée aux architectes de l'époque : concevoir des façades vieilles de plusieurs siècles en pleine période moderne. (voir : A la Botte de Lin ; Le Carillon)