Maison Gaspar-Thibaut
Jalon XX
La maison Gaspar-Thibaut constitue un témoin de l'éclectisme, mais aussi de l'Art nouveau avec sa véranda annexée à la façade arrière composée de châssis rappelant le travail de menuiserie de l'architecte Hankar. Remarquable tant pour ses façades que pour la qualité de ses intérieurs et la profusion de ses décors émaillés, la maison est classée depuis 2014 (façades, toiture, certaines parties du rez-de-chaussée et le jardin). La bâtisse surplombée d'une tour carrée s'inscrit dans les caractéristiques des demeures patronales de l'ère industrielle. À la demande de l'ingénieur des mines, Louis Thibaut, directeur des charbonnages de Courcelles-Nord, l'architecte gantois Oscar Van de Voorde construit cette maison avec la volonté de mettre en évidence le progrès industriel par l'intégration d'éléments innovants, comme l'exceptionnelle porte éventail dont l'ingénieux mécanisme est mis au point par la firme bruxelloise L'Innovation industrielle. Mise à l'honneur, la porte sépare les deux pièces les plus travaillées : le salon Art nouveau et la grande salle à manger en chêne teinté et ciré de style néo-Renaissance. L'intention avant-gardiste du propriétaire se lit aussi à travers le choix des styles qui s'inscrivent soit dans la tradition, soit dans un genre nouveau qui se manifeste particulièrement dans le salon. L'habitation s'organise autour d'un hall reliant l'entrée principale et l'entrée arrière. Le salon, la grande salle à manger et la véranda s'ouvrant sur le jardin sont situés en enfilade. Cette disposition des pièces de réception et l'ouverture particulière de la porte éventail mettent en scène l'arrivée vers la salle à manger et la véranda. Les corps de métier sont choisis parmi les plus réputés de l'époque : les éléments en fer forgé sont travaillés par le ferronnier François Alexandre de Marcinelle, l'ornementation du plafond du hall est réalisée par le sculpteur gantois Léopold Bruyneel, l'ensemble des menuiseries, dont la porte éventail, est mis en œuvre par les Grands Ateliers d'ébénisterie Ch. Verbeke. La maison a été propriété de la Fédération Wallonie-Bruxelles et était occupée par l'athénée des Marlaires, mais, depuis son classement, le bâtiment est mis en vente.
Irene Lund, Manon Meskens
Sources |
---|
«Biens classés et Zones de protection : La maison Gaspar-Thibaut» en ligne http://lampspw.wallonie.be/dgo4/site_thema/index.php/dossier/view/BC_PAT/52011-CLT-0102-01, consulté le 25/11/2017 |
Anne-Catherine Bioul, Vivre aujourd'hui dans un intérieur d'autrefois, à Charleroi, Namur, Ministère de la région wallonne, 2004, p.96-103. |
Laurence Ancion, Itinéraires Art nouveau, Namur, Institut du Patrimoine Wallon, 2006 |