Cette chapelle a été édifiée pour commémorer la mémoire des dix-neuf missionnaires spiritains, qui dirigeaient le petit séminaire de la ville de Kongolo au Congo, assassinés le 1er janvier 1962 par les soldats de l’armée nationale congolaise. Ils étaient soupçonnés d’être en faveur de l’indépendance du Katanga. Près de la moitié d’entre eux provenant du collège de Gentinnes, il fut décidé d’y ériger un monument qui rend finalement hommage à tous les missionnaires tués. L’édifice s’inscrit dans la mouvance du renouveau architectural catholique liée au concile de Vatican II (1962-1965). La conception est confiée à un architecte de la région, Charles Jeandrain, qui adopte un style moderniste en mettant en œuvre des techniques de construction en vogue à l’époque, notamment avec l’impressionnant voile de béton qui semble flotter entre le corps de chapelle et le campanile. Si le béton domine, il a également intégré quelques éléments en briques ainsi que de grandes baies décorées de vitraux multicolores réalisés par Yves Dehais. Les lignes de l’édifice se veulent résolument dynamiques, dans la volonté d’exprimer le renouveau, la lumière et la résurrection. La courbe formée par la toiture est poursuivie par le vaste voile de béton qui accentue le sentiment d’élévation, relayé par le campanile et les éléments verticaux sur lesquels il prend appui. L’influence de l’architecture de Le Corbusier est manifeste. Au pied du clocher, une statue en aluminium d’un missionnaire agenouillé est l’œuvre de Raf Mailleux de Genk qui signe également la Vierge à l’Enfant et un Christ glorieux à l’intérieur de la chapelle.
Anne Norman