Le prix Maskens est décerné à l'unanimité à cette habitation qui, selon les termes du jury, « fait tellement bien la synthèse de toutes les vertus architecturales : un fonctionnalisme discret et efficace ; une économie de bon aloi sans pauvreté ; une rigueur et une simplicité dans l'emploi des matériaux et la façon de les mettre en œuvre ; une modestie sans affectation ; une fraîcheur d'imagination que le respect des trois points qui précèdent n'a pas altérée ; une sensibilité des espaces construits ; une justesse vraiment musicale des proportions ».
Cette maison bifamiliale, tout en briques et béton, abrite la vie de deux générations, les parents et le ménage de leur fils marié, en parfaite indépendance. Construite entre mitoyens à une extrémité de l'artère principale d'une banlieue industrielle, elle se développe sur trois niveaux, l'appartement des parents situé au premier étage, celui des enfants au second. Le rez-de-chaussée accueille dans une travée opaque garage et cave. Dans l'autre travée, dont le fond est éclairé par la lumière qui descend vers l'escalier, l'entrée et son vestiaire, ainsi qu'une pièce de réception devant le départ d'escalier. L'entrée est mise en scène par la création d'un porche au fond duquel se tient le grand pan de menuiserie en bois et en verre. Cette mise en retrait, tout en créant un dedans-dehors, assure une intimité suffisante du hall et de la pièce centrale copieusement vitrés.
À chaque étage, les espaces de vie sont organisés avec rigueur et clarté ; leurs qualités spatiales sont optimalisées par le travail de creusement des façades avant et arrière. Depuis lors, les garages ont été transformés en cabinet de dentisterie.
Alain Richard
Sources |
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Alain Richard, Charles Dumont : L'esprit d'un architecte, Bruxelles, Prisme Editions, p.132-133 |
«Le Prix d'architecture Robert Maskens 1973» dans A+, n° 3, novembre, 1973, p.19-22. |