Église Sainte-Agathe

De style moderniste et se démarquant du contexte bâti d'Ollignies, l'église fut historiquement reconstruite deux fois. Identifiée sur d'anciennes peintures d'un volume des Albums de Croÿ, la première église a dû être érigée au XVe siècle. Plusieurs siècles plus tard, en 1780, elle est démolie au profit d'une plus grande, flanquée d'une tour clocher monumentale. Dans les années 1950, on pense à restaurer l'édifice, mais sa structure portante est trop endommagée à cause de la nature marécageuse du terrain. La Fabrique d'église décide alors de le démolir entièrement. Après l'étude de plusieurs avant-projets, la tâche de reconstruire une nouvelle église est confiée à l'architecte Simon Brigode, professeur à l'Université catholique de Louvain et docteur en archéologie et en histoire de l'art. Lui qui œuvre habituellement à la restauration des édifices religieux se voit donner l'opportunité d'en concevoir un. Ce qu'il fait en adoptant une écriture d'une belle sobriété. L'église s'agence en deux volumes qui occupent l'avant de la parcelle : la grande salle de cérémonie de forme elliptique, d'une part, la sacristie et les commodités, de l'autre, détachées formellement de la salle par une entrée secondaire vitrée. Afin de ne plus subir l'instabilité du terrain, l'édifice repose sur des pieux Franki. Construits en blocs en terre cuite, les murs présentent des parements de briques enduites et sont ceinturés par un large couvre-mur en béton lissé. Le sol de la salle est habilement travaillé pour s'incliner vers la plate-forme où se situe l'autel, tandis que la lumière naturelle traverse des vitraux composés de verre texturé, translucide et transparent, conçus par l'architecte. Une part du mobilier, tels les coffres, statuaires, fonts baptismaux, provient de l'église précédente tout comme les cloches qui sont placées entre trois imposants piliers de béton en façade à rue. Bien qu'entretenue, l'église voit apparaître depuis plusieurs décennies d'importants défauts directement liés à sa construction (problèmes d'humidité entraînant le changement des vitrages et des châssis, de la demi-brique de parement, entre autres). Avant une énième démolition- reconstruction, un sérieux coup de pouce des autorités locales pour financer sa restauration serait nécessaire.