Éphémère paroisse du quartier ouvrier de la Troque, l'église remplace un édifice provisoire construit au début du XXe siècle. Son esthétique radicalement sobre lui vaut de nombreuses critiques : « dépourvue de caractère religieux », elle est comparée par Pierre Vago, éditeur de la revue française L'Architecture d'aujourd'hui, au garage d'un immeuble de rapport.
La conception spartiate de l'édifice répond à la volonté de l'architecte d'offrir à la communauté locale un lieu de prière sans faste, à l'image d'une église accessible à tous. La structure métallique, conçue par la société d'Ougrée-Marihaye, répond à l'instabilité du terrain, miné par les galeries de charbonnages ; son remplissage de briques est apparent, à l'extérieur comme à l'intérieur.
Après l'amputation du quartier par l'expansion des infrastructures autoroutières, la paroisse est supprimée en 1982 et l'église, achetée par la commune. Débarrassée de sa croix, elle est actuellement affectée à un stand de tir privé.
Claudine Houbart
Sources |
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An Luyten, Stan Leurs 1893-1973, Universiteit Gent, Faculteit toegepaste Wetenschappen, Vakgroep Architectuur en Stedenbouw, 2003 |
Elisabeth Boddez, Stan Leurs (1893-1973) tussen restauratie en modernisme, Sint-Lukas Brussel, 1989 |
Eglises, Centre de documentation de la CRMSF, n° 9250 |
P.J.A. Nuyens, «Constantius Leurs» dans Nationaal biografisch woordenboek, Bruxelles, 1977, p.511-518 |
Hugo Van Oerle, «Over hedendaagsche kerkbouw» dans Tijdschrift voor liturgie, n° 3, 1934, p.151-177 |
Pierre Vago, «Architecture religieuse» dans L'architecture d'aujourd'hui, n° 6, 1934, p.13-54 |