Maison du peuple de Dinant (auj. Agence Solidaris)
Jalon XX

Bureaux

1922 - 1922 1922 - 1922 2004 - 2009 2004 - 2009 2004 - 2009 2004 - 2009
Réalisé

La première Maison du peuple (1897) est incendiée par les Allemands lors du sac de la ville en août 1914. Le nouveau bâtiment est un témoignage des projets de reconstruction de l'après-guerre où, pour préserver l'image traditionnelle de la ville, on privilégie un langage qui mélange l'architecture traditionnelle mosane avec des réminiscences de styles plus anciens, avec une organisation qui anticipe les principes plus rationnels du XXe siècle. 

Situés au pied de la pente du rocher, ses trois niveaux se démarquent par les différences des percements. Au rez-de-chaussée, deux grandes baies en plein cintre donnent accès au magasin et au café. Le premier étage accueille une salle des fêtes s'ouvrant sur un balcon et éclairée par trois grandes baies en traverses et meneaux. Le deuxième étage présente six baies à meneaux qui éclairent 
des bureaux. La toiture en bâtière avec ses lucarnes à croupes débordantes termine le volume. 

La symétrie de la façade principale s'accompagne d'un travail d'appareillage et de variété de matériaux et couleurs anticipant l'Art déco : petit granit gris, pierre de taille blanche, briques flammées orangées et moellons de grès d'Yvoir. 

La transformation opérée par AIUD (Gil Honoré) repose sur la mixité de fonctions de natures différentes : une agence de mutuelle au rez-de-chaussée, des bureaux de consultations sociale et médicale à l'étage dans l'ancienne salle, et trois appartements qui occupent les derniers niveaux. 

Hormis la structure d'origine, la rampe d'escalier en fer forgé aux motifs géométriques est le seul élément original qui subsiste à l'intérieur. L'aménagement est réalisé en strates fonctionnelles superposées. L'organisation résulte de deux critères : l'attention portée à la gestion des flux qui permet un accès direct aux services pour le public et l'usage du volume de la grande salle pour accueillir les fonctions de la mutuelle, tout en gardant son énergie initiale. Une extrusion a été pratiquée dans l'édifice pour alimenter en lumière naturelle l'arrière de la grande salle et les bureaux de consultation qu'elle accueille. Les appartements aux étages peuvent ainsi profiter de ce puits de lumière.

Maurizio Cohen

Sources
Carmelio Virone & Gil Honoré, AIUD/ G. Honoré, architectes + Carmelio Virone, écrivain, Bruxelles-Liège, Fourre-tout, 2007
Jean-Marc Basyn & Pierre Bernard, Brunfaut's Progressive architecture, Bruxelles, Atomium éditions, 2013
«Maison du peuple, Place Patenier à Dinant» dans L'Émulation, n° 8, août, 1926