Anciennes usines Henricot (auj. Centre culturel et Maison de l'urbanisme du Brabant wallon, Parc à Mitrailles)
Jalon XX

Centres culturels Autres bâtiments industriels

Foyer populaire - 1914 Foyer populaire - 1914 Dispensaire - 1922 Dispensaire - 1922 Grands bureaux - 1926 Grands bureaux - 1926

En 1885, Émile Henricot acquiert une fonderie et une forge au bord de la Thyle, près des voies ferrées du Grand Central reliant Anvers à Charleroi. Dès 1901, l'entreprise, à l'étroit sur son premier site, s'étend sur le "pré Belotte", une large plaine en bord de Dyle. En outre, son giron déborde du périmètre des usines pour essaimer dans le village entier, tantôt via un atelier et une salle de gymnastique (aujourd'hui intégrées à l'ITTP), tantôt avec le château du directeur, le Neuf-Bois (1902), aujourd'hui disparu. 

En 1984, quand l'entreprise, qui, à son apogée employait deux mille cinq cent ouvriers, tombe en faillite, c'est un tournant décisif pour le paysage stéphanois qui s'opère. Elle laisse derrière elle 26 ha à l'abandon, un sol pollué et deux bras de rivières voûtés. 

Le site est acheté par la Commune en 1989 et, dix ans plus tard, un plan communal d'aménagement y est adopté. Le bureau ABR conçoit alors un ensemble d'immeubles à appartements organisés en îlots, typologie choisie dans le but de "s'intégrer au village", mais qui témoigne peu d'intérêt envers les traces de l'industrie et le tracé de la Thyle. Seule la structure métallique du hall n°11 (1907,) est maintenue en marge du projet, au fond de la place des Déportés où elle sert aujourd'hui de préau couvert. Quant à la rivière, l'ambition de sa remise à ciel ouvert est progressivement revue à la baisse pour aboutir à une ouverture partielle stoppée par la place Baudouin Ier qui marque son réenfouissement. 

Ailleurs, quelques édifices sont réaffectés pour accueillir le Centre culturel et la Maison de l'urbanisme du Brabant wallon : d'abord la conciergerie (1908), le foyer populaire (1913-1914) et son dispensaire (1922) (réalisé par André Dautzenberg, élève de Victor Horta) et les grands bureaux (Armand Delalieux, 1926) ; ensuite le parc à Mitrailles (1951), vaste hangar qui fut réinvesti une première fois en 1998 par l'asbl Nuits d'Été pour accueillir le spectacle Canto General. À la suite de cette expérience fructueuse, le projet de transformation du lieu en espace événementiel est lancé. 

En 2012, le solde du site fait l'objet d'un concours en partenariat public-privé remporté par Equilis (promoteur), Altiplan et ABR. La première phase du masterplan, renommée "Court-Village", est réalisée entre 2015 et 2017. La deuxième phase a été approuvée par la Région en 2021. 

Marie Pirard

Sources
P. Walgraffe, «Le Parc à Mitrailles de Court-Saint-Étienne » dans Les Cahiers de l’Urbanisme, n° 69, septembre, 2008, p.76-78.
P. D’Udekem, Usines Émile Henricot : de l’essor de l’industrie à la renaissance de la ville, Wavre, Province du Brabant wallon, 2004