Piscine de Courcelles

Dans les années 1960, l'intérêt de Jean Englebert pour l'industrialisation de l'architecture s'exprime par une série de projets. Dès 1964, il développe un système modulaire en bois (Patze) qui verra un très grand nombre d'applications essentiellement pour des maisons unifamiliales. Trois ans après, il participe à un concours organisé par la Communauté européenne du charbon et de l'acier pour mettre au point une méthode de construction de logement utilisant l'acier. À la même époque, Englebert présente encore à l'INIEX un procédé de préfabrication en pierre. Et puis surtout, à partir de 1968, il étudie le modèle SIB-CRAU qui ne connaîtra qu'une mise en œuvre expérimentale. C'est dans la foulée de ces recherches que Jean Englebert et son équipe du Centre de recherches d'architecture et d'urbanisme conçoivent, pour l'administration de l'Éducation physique et des Sports, un prototype de piscine. Le principe est d'élaborer un projet industrialisé susceptible de répondre à une grande diversité de cahiers des charges. Une équipe de spécialistes en matière de chauffage, stabilité, épuration des eaux, acoustique, éclairage et chauffage est réunie au sein de la Faculté des sciences appliquées de l'Université de Liège pour épauler les auteurs de projet. Basé sur une idée simple, le modèle se veut facile à construire et à entretenir. Son identité lui est surtout donnée par une élévation en triangle définie par les grandes toitures en plaques ondulées d'asbeste-ciment et rythmées par des bandes en plastique translucide, lesquelles délivrent l'éclairage naturel en limitant les déperditions calorifiques. « Seule la piscine de Courcelles a été construite suivant ces recherches », explique Englebert. « Il y a eu une levée de bouclier[s] du monde des architectes, qui se voyaient privés d'un marché important. Dans le même esprit, j'ai également étudié un modèle de piscine de petites dimensions, basé sur le système Patze-Atelier dont aucun exemplaire n'a été exécuté. » Ce projet participe à la vaste commande de construction de centres sportifs avec bains de natation, menée par plusieurs communes de l'agglomération de Charleroi dans les années 1970 — comme à Monceau-sur-Sambre et à Roux (centre Martial Hiersoux, rue des Couturelles, arch. A. Hougardy, 1972).

Pierre Henrion