Église Notre-Dame du Travail

Jalon XX

Afin de loger les travailleurs à proximité immédiate du charbonnage du Levant, une Société d'habitations à bon marché est constituée en février 1925. La cité se dote rapidement de deux cafés, d'une école, d'un cinéma, ainsi que d'une église, qui est installée dans un baraquement en bois, datant de la guerre 1914-1918. À la suite de la catastrophe minière d'avril 1927 (25 morts) et de la médiatisation de l'événement qui s'ensuit – visite de la reine Astrid auprès des familles –, il est décidé d'ériger une nouvelle église. L'abbé Henri Balthazar (1889-1954), auteur des églises Notre-Dame à Porcheresse (1924) et du Sacré-Cœur à Ciergnon (1937), signe les plans de cet intéressant édifice religieux de style Art déco, construit entièrement en béton : armé pour les parties structurelles (piliers, poutres, meneaux, seuils, linteaux, corniches, planchers, portails, charpentes et voûtes) et maigre pour les murs d'élévation, recouverts d'un enduit. Le toit est bardé de grandes tuiles Hennuyères. Sainte Thérèse de Lisieux est la figure centrale du portail du tympan, entourée de deux anges. De nombreux éléments décoratifs géométrisés rappellent sa présence, en particulier à travers la rose représentée dans l'architecture, le mobilier, la ferronnerie et les vitraux. De part et d'autre de l'entrée, un mineur et sa famille accueillent le croyant. À l'intérieur, les apôtres du maître autel, dans le chœur, ont des traits burinés, rappelant ceux des mineurs. Les deux autres autels évoquent également le monde du travail, à travers le choix et le traitement des images des saints – dont sainte Barbe, patronne des mineurs – et de Jésus. Les sculptures coulées dans le béton sont l'œuvre de Joseph Gillain (1914-1980), figure incontournable de la bande dessinée belge, initiateur de l'École de Marcinelle sous le nom de Jijé.

Stéphanie Reynders