Église Notre-Dame de l'Assomption
Jalon XX

Eglises ou apparenté

1958 - 1969 1958 - 1969 1958 - 1969
Réalisé

Les premières études pour une nouvelle église du quartier dit du Moulin-à-vent datent de 1958 quand il apparaît que celle existante, bâtie en 1872 et trop petite, doit être remplacée. De nombreux avant-projets témoignant parfois d'une grande audace créative se succèdent jusqu'en 1967, date du choix définitif. Il s'agit d'une des premières églises bâties selon les principes du concile Vatican II, en plaçant les paroissiens à l'intérieur même du chœur. Dans cet esprit de renouveau, les architectes mettent l'accent sur le rassemblement de la communauté : les croyants, de « spectateurs », deviennent « participants ». Le projet se compose de trois volumes distincts, articulés par les aménagements extérieurs : l'église et ses fonctions principales, le presbytère et le clocher. L'église joue un rôle majeur dans l'organisation urbaine grâce à son implantation sur un vaste terrain au cœur des rues d'habitations. Derrière elle, d'autres équipements – écoles et terrains de sport – complètent l'infrastructure sociale du quartier. La tour du clocher en béton armé, habillée en moellons de grès de la Meuse, est disposée en avant-plan de l'église. Celle-ci est habillée de moellons sur ses pignons latéraux alors que la façade principale est en béton apparent avec des remplissages de briques peintes et de grands vitrages. À l'intérieur, la grande salle rectangulaire est couverte par une toiture à un versant habillée de lattes de bois. Sa pente s'arrête en correspondance de l'espace de célébration pour devenir parallèle au sol. Une chape continue en béton foncé couvre l'intégralité du sol avec une légère pente inclinée vers l'autel. La notion de « participation » à la prière est déterminée par la disposition en amphithéâtre des bancs en bois et métal, permettant une vision globale, efficace et spectaculaire. La lumière naturelle arrive par plusieurs ouvertures, produisant une ambiance intérieure claire et sereine. Les interventions artistiques sont ponctuelles et essentielles et marquent l'espace. Le volume en avant-plan de l'église accueille la sacristie, des bureaux, des services et la chapelle de semaine. La sobriété des volumes et des solutions des détails renvoie à cette tendance présente dans l'architecture de l'après-guerre de conjuguer l'expression moderne et ses matériaux aux typologies locales traditionnelles. 

Maurizio Cohen

Sources
Patrimoine architectural et territoires de Wallonie, Namur. Vol. 17, Wavre : Mardaga, 2011, p.67 et 71.
Le Patrimoine monumental de la Belgique. Wallonie. Vol. 5.1, Namur, arrondissement de Namur, Sprimont : Mardaga, 1998, p.104.