L'édification du bâtiment trifacultaire intervient dans un contexte particulier pour l'Université de Liège.
En 1989, la décision du maintien du Rectorat au centre-ville libère l'espace réservé à cet effet au Sart-Tilman alors que les facultés voisines – Faculté de droit, Institut de psychologie et des sciences de l'éducation et Faculté d'économie, de gestion et des sciences sociales – réclament des extensions urgentes. L'emplacement, sur le côté nord de la place, est stratégique ; il domine l'espace où convergent trois facultés et le referme. Le professeur Jean Englebert, architecte coordonnateur de l'ULg au Sart-Tilman de 1985 à 1994, propose alors une solution originale pour abriter les bureaux et salles de cours demandés : une construction temporaire composée de soixante-neuf cabines de chantier préfabriquées réparties sur trois étages. Cette formule audacieuse ne sera toutefois pas mise en application, et c'est le bureau Greisch qui remporte l'appel d'offres.
Reprenant certaines caractéristiques du projet d'Englebert – comme l'esthétique ou le principe de modulation –, le bâtiment offre une architecture fonctionnelle toute en sobriété. Il se présente comme un long volume parallélépipédique dont les façades sont entièrement recouvertes de zinc-cuivre-titane.
Outre un très faible coût au mètre carré, l'édifice se veut économique à l'entretien et reflète ainsi les nouvelles préoccupations des autorités universitaires. Son implantation, à une dizaine de mètres de la place, est justifiée par la nécessité de maintenir la ventilation naturelle du parking, situé sous la dalle.
Édith Micha
Sources |
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Édith Micha, Évolution de l'architecture du domaine universitaire du Sart Tilman, 2000, p.97-103 |
Philippe Greisch, «Le Trifacultaire» dans Les Cahiers de l'Urbanisme, n° 54-55, juin, 2005, p.96-97 |