Louis Everaert

Charleroi, 1934

Diplômé en 1961 de l'institut supérieur d'architecture Saint-Luc Tournai, Louis Everaert sort fortement marqué par l'enseignement du célèbre architecte français Jean Dubuisson. 

Il réalise son stage chez l'architecte Jacques Gailly, puis travaille quelque temps chez Paul Hayot, sur l'étude de la tour Albert. Ce passage le convainc que le métier ne peut se réaliser que dans le cadre d'une pratique libérale de l'architecture ; il s'installe à son propre compte en 1961 et construit sa maison avec atelier à Mont-sur-Marchienne en 1964. Cette réalisation à toiture plate attire directement l'attention de ses contemporains qui l'accueillent, selon ses dires, « comme l'atterrissage d'un ovni » : il réalisera par la suite, sur l'ensemble de sa carrière, près d'une septantaine de maisons dans la région du Grand Charleroi, dont une à l'architecture radicale à Ham-sur-Heure-Nalinnes, réalisée en 1974 pour l'artiste Victor Noël. 

En 1968, il réalise l'école du Bois Marcelle, et s'associe ensuite pendant quatre ans avec l'architecte Michel Dussart, issu comme lui de Saint-Luc Tournai. Ensemble, ils réalisent plusieurs projets, tels que l'ensemble de quatre maisons à Gerpinnes (1969-1970) et l'usine de peinture Delpature à Marcinelle (1972-1973). 

Après l'association avec Dussart, Everaert poursuivra seul le métier d'architecture, s'entourant de l'un ou l'autre collaborateur. 

À partir des années 1970, il a accès à des commandes plus significatives, dont les centres de contrôle technique Veritas (Gosselies, 1972 ; Mollem, 1976-1977 ; Braine-le-Comte, 1977-1978 ; Couillet, 1993-1998) et l'immeuble Winterthur à Charleroi (1982). Il réalise quelques ensembles résidentiels, comme le Home familial bruxellois à Evere (1995-1998), comprenant soixante-deux appartements et un plateau de bureaux. 

Tout au long de sa carrière, son architecture est fortement influencée par les réalisations de l'architecte américain Richard Neutra et l'écriture scandinave. On retrouve chez lui ce souci constant d'articuler l'architecture sur son environnement, se saisissant de l'opportunité que constitue la combinaison des murs de refend en briques peintes s'ouvrant vers l'extérieur avec l'utilisation du bois comme structure ou matériau de parement. 

Passionné, il met fin à sa carrière en 2014 à l'âge de 80 ans. De 1987 à 1993, puis de 1996 à 1998, il exerce pendant huit années la présidence de l'Association royale des architectes de Charleroi (ARAC), ce qu'il interprétera comme le témoignage d'une marque de respect de la part de ses confrères de la région de Charleroi.

Benoit Moritz