Émile Dickschen

1892 - 1957

À la fin des années 1930, Émile Dickschen laisse une brochure promotionnelle sur ses principales réalisations à Namur et environs. 

Si les sources biographiques sont rares, il ressort qu'outre une œuvre de jeunesse, la « Maison blanche » à Faulx-les-Tombes, résidence de campagne de la famille du peintre-décorateur Henri Baes, ce constructeur épris d'arts décoratifs modernes a marqué Namur au travers de trois ensembles cohérents, l'îlot de la Bourse de Commerce, avec quelques commerces ou logements, et deux groupes d'habitations entre mitoyens : immeubles à appartements dans le quartier dit des Carmes et série d'habitations unifamiliales comprenant un garage automobile à front de Meuse, avenue Baron Huart. Si la place d'Armes est marquée par l'esthétique hybride de la Bourse (1932), d'un néo-baroque modernisé truffé de détails historicistes (en contraste avec un intérieur disparu marqué par l'Exposition des arts décoratifs de Paris, 1925), ses meilleures réalisations s'émancipent d'un régionalisme stylisé pour intégrer une influence lointaine de l'École d'Amsterdam, par exemple, au 9-11, rue des Croisiers (1932-1933) avec, en façade principale, un bas-relief d'Oscar De Clerck, construit en partie pour lui-même et où a résidé André Lanotte. 

Parmi ses autres réalisations à Namur, la chapelle néoromane Notre-Dame des Fonds, place Chapelle, la grille devant l'église Saint-Joseph (1910) ou encore la maison du peintre et dessinateur Henri Bodart (1874-1940), rue Léanne. Dickschen a également pris part au concours du Grand Hôtel Mosa en 1923, associé à Henri Van Massenhove et Adolphe Ledoux. 
 

Raymond Balau.