Daniel Lipszyc

Bakou, Azerbaïdjan, 1918 — Braine-l’Alleud, 2009

De père polonais et de mère belge, Daniel Lipszyc naît à Bakou, mais passe sa prime enfance dans une Pologne en déclin. Il arrive en Belgique à l’âge de 18 ans et s’installe à Bruxelles où il suit les cours d’architecture à l’Académie royale des beaux-arts dont il est diplômé en 1942. 

Il se rend ensuite à Paris pour étudier l’urbanisme à la Sorbonne et y fréquente également l’École des beaux-arts dès 1943, avant de revenir s’installer en Belgique en 1946. 

Après une période très difficile tant financièrement qu’affectivement (il perd durant la guerre une grande partie de sa famille paternelle demeurée en Pologne), il rencontre sa moitié, Eugénie Holvoet, Ninie, qui l’aidera à tous les niveaux. Après avoir vécu dans une ferme rénovée de ses propres mains, il peut se construire sa maison personnelle à Braine-l’Alleud en 1958. Il y installe son bureau où il œuvrera plus tard avec sa fille Catherine et son beau-fils Spyros Myressiotis, tous les deux architectes. Il partagera son temps entre la Belgique et Ibiza où il s’est également construit une maison nichée au cœur de la nature, aux antipodes de l’agitation touristique de l’île.

Il est l’auteur d’une architecture moderne à tendance organique. Très sensible aux paysages naturels, il fait interagir son architecture avec la nature qui l’entoure. Il est d’emblée influencé par l’œuvre d’Alvar Aalto dont il donnera le prénom à son fils. Il est l’auteur de nombreuses villas dans lesquelles on retrouve quelques éléments récurrents, dont, avant tout, le souci du bien-être de leurs occupants : mélange de la pierre naturelle et du bardage en bois, toitures à  doubles versants inversés ou à versant unique avec larges débords, gargouilles en béton pour récupérer l’eau de pluie dans un bassin, intégration de vitraux modernes… Son architecture se veut à la fois rationnelle et poétique. Le cheminement était très important dans l’appréhension qu’il voulait donner de son architecture. Il ne voulait pas qu’elle se laisse dévoiler d’une traite, mais que sa découverte soit le fruit d’un parcours. Il apportait également un soin particulier aux détails, et dessinait une grande partie du mobilier intégré à l’architecture. 

Son attrait pour la Méditerranée lui a permis de concevoir plusieurs édifices dans le sud de la France, mais aussi et surtout à Ibiza où il a bâti un hôtel-hacienda intégré au paysage de l’île. 

En Belgique, il construit de nombreuses demeures très reconnaissables, mais aussi des villas plus classiques et alimentaires qu’il préfère alors ne pas signer. 

Anne Norman